Noël arrive, et avec lui, tout ce qui devrait être lumière, chaleur, rassemblement. Pourtant, autour de nous, les raisons de désespérer ne manquent pas. Les rues s’illuminent, mais tant de regards restent éteints. Les tables se garnissent, mais tant de mains restent vides. Les familles se retrouvent, mais tant de cœurs restent seuls. La paix est promise, mais le monde gronde, se déchire, oublie.
On nous parle de magie, de miracles, de contes qui finissent bien. Mais
comment croire à la magie quand on compte ses pièces pour survivre ? Comment
espérer le miracle quand on attend un diagnostic, un papier, un toit ? Comment
croire aux happy ends quand on voit des enfants grandir dans la peur, des
vieillards mourir dans l’indifférence, des réfugiés frapper aux portes que
personne n’ouvre ?
Noël, cette année encore, a le goût amer de l’injustice. Il sent la
solitude de ceux qui n’ont personne pour leur tendre la main, le découragement
de ceux qui luttent sans voir de lendemain, la colère de ceux qu’on a relégués
aux marges. Il porte le poids de nos échecs collectifs, de nos silences
complices, de nos petits arrangements avec l’inhumanité.
Pourtant.
Il y a, au cœur de cette nuit, une lueur qui ne s’éteint pas. Une lueur
qui ne vient ni des guirlandes ni des écrans, mais d’un enfant né dans la
paille, parmi les exclus, les sans-grade, les sans-droits. Jésus n’est pas né
dans un palais, mais dans une étable. Il n’a pas choisi les puissants pour
témoins, mais des bergers, des étrangers, des femmes. Il n’a pas promis un
monde sans souffrance, mais une présence qui ne nous abandonne jamais.
Cet enfant, c’est la promesse que Dieu se fait petit pour rejoindre ceux
que le monde écrase. Qu’il se fait proche de ceux que personne ne voit. Qu’il
se fait espérance là où tout semble perdu. Noël, c’est Dieu qui dit : « Je suis
avec vous, même ici, même maintenant. »
Et si l’espérance est possible, c’est parce qu’elle est d’abord une
affaire de communs. Elle naît quand on partage son pain, quand on tend la main,
quand on refuse de détourner les yeux. Elle grandit dans le souci de l’autre,
dans la lutte contre l’inhumanité, dans chaque geste qui rappelle que personne
n’est jetable, que personne n’est seul.
Alors, pour cette nouvelle année, osons croire que la lumière perce
l’obscurité. Osons nous lever, ensemble, pour que plus personne ne reste dans
le froid. Osons dire que la paix n’est pas un rêve, mais une tâche : celle de
construire, chaque jour, un monde où chacun a sa place.
Noël, c’est la certitude que l’amour est plus fort que la nuit. Et que,
même dans les ténèbres, une étoile veille.
Que cette espérance vous accompagne tout au long de l’année 2026