On reproche aux soixante-huitards
d’avoir bazardé le sacré. Merci à eux ! Le sacré est le contraire de l’évangile
parce que, avec Jésus, il n’y a plus de distinction entre le ciel et la terre,
le divin et l’humain. Le lieu de Dieu est l’humanité ; la vie de l’homme est la
divinité. Si l’on veut parler de sacré, il faudra dire que toute vie humaine
est une histoire sacrée, et non les quelques minutes de culte ou de
superstition, les doigts croisés ou les cierges, l’eau bénite ou une neuvaine.
L’engagement chrétien et le souci des
autres lui-même n’est pas de l’ordre de l’efficace. Perdre sa vie. Faire des trucs gratuitement,
croire gratuitement. On ne croit pas pour que Dieu nous soit favorable,
ni pour être quelqu’un de bien. Vivre avec les paumés, non pas gagner
plus. Perdre sa vie, passer sa vie avec les perdants, parce que nous en sommes,
pour peu que nous accédions à un peu de lucidité.
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Jésus
a mis l’humain au centre et pas la religion