Brutalité, atrocité, inhumanité, barbarie… les dictionnaires ne suffiraient pas à décrire ce que nous, impuissants et stupéfaits, angoissés, voyons ces jours-ci dans les plaines et les villes d’Ukraine, au cœur de la civilisée Europe. Comment avons-nous pu –oui, à la première personne du pluriel– en arriver là, dans les années vingt du XXIe siècle, au bord d’une troisième guerre mondiale, nucléaire cette fois, après les deux guerres mondiales qui sont également nées ici, dans l’Europe de la science et de la raison, dans l’Europe des libertés et des droits de l’homme, dans l’Europe chrétienne qui garantit la dignité, les valeurs humaines et la foi en l’humanité ? Tout cela ne serait-il qu’un pur mensonge ? Je suis envahi par la tristesse.
Mais je joins
du mieux que je peux ma faible voix à la clameur en Ukraine et aux
protestations des jeunes courageux sur les places russes. Au bord du gouffre où
nous nous trouvons, le plus urgent est d’arrêter cette guerre par tous les
moyens raisonnables : diplomatiques, politiques, économiques – serons-nous
prêts à en payer le prix ou préférerons-nous sécuriser notre gaz de chauffage
et nos taux de croissance ? Par tous les moyens rationnels, et… je frémis de le
dire, mais je le dis : également par une action militaire, dans la mesure où
cela est strictement nécessaire