lundi 26 décembre 2016

Message du président de la Fédération des Réseaux du Parvis à l'occasion du passage vers la nouvelle année

Chers amis, de la Fédération des Réseaux du Parvis
« Dis-moi combien pèse un flocon de neige ? » demande la mésange charbonnière à la colombe. « Rien d’autre que rien » fut la réponse.  Et la mésange raconta alors à la colombe une histoire : « j’étais sur la branche d’un sapin quand il se mit à neiger. Pas une tempête, non, juste comme un rêve, doucement, sans violence. Comme je n’avais rien de mieux à faire, je commençais à compter les flocons qui tombaient sur la branche où je me tenais. Il en tomba 3 751 952. Lorsque le 3 751 953e tomba sur la branche – rien d’autre que rien, comme tu l’as dit – celle-ci cassa. » Sur ce, la mésange s’envola. La colombe, une autorité en matière de paix depuis l’époque d’un certain Noé, réfléchit un moment et se dit finalement :   «Peut-être ne manque-t-il qu’une personne pour que tout bascule et que le monde vive en paix.... »
Cette petite histoire la plupart d’entre vous la connaissent, mais j’aime souvent la reprendre. Lorsque nous contemplons le monde qui est autour de nous, nous avons tendance à nous placer en observateur, avec nos idées et nos préjugés, sans toujours réaliser que nous faisons partie de ce monde et que ce 3 751 953e flocon de neige peut être nous. Suivant notre vécu, les joies et les peines qui sont les nôtres, nous mettons des lunettes roses ou des lunettes noires et c’est avec ce filtre que nous analysons ce qui se passe autour de nous, et si nous avons compris que nous n’existons qu’au travers de nos relations, nous acceptons de faire partie du camp des gentils et nous vilipendons le camp des méchants, car il va de soi que nous sommes des gentils. Nous faisons partie d’un certain nombre de communautés mais les autres font du communautarisme. Nous aimerions partager nos bonnes idées, mais les autres font du prosélytisme. Nous aimerions partager ce que nous sommes, mais les autres font de la crispation identitaire. Nous aimerions partager nos raisons de vivre, mais les autres sont endoctrinés. Nous aimerions bien nous ouvrir et dialoguer, mais les autres ne voient que leurs intérêts immédiats et refusent tout dialogue. Sur les réseaux sociaux, nous recherchons nos lointains semblables mais nous ignorons nos proches différents. Bref, nous voudrions, mais les autres ne veulent pas. Nous voudrions que les autres changent, mais nous ne voyons souvent même pas l’ombre d’un soupçon que nous pourrions aussi changer. Bref, pour faire bouger le monde, commençons par nous bouger nous-même.
J’aime bien la parole du pape François :« Tu peux parler de la paix avec des paroles splendides, faire une grande conférence. Mais si dans ta petitesse, dans ton cœur, il n’y a pas de paix, si dans ta famille il n’y a pas de paix, si dans ton quartier il n’y a pas de paix, si dans ton poste de travail il n’y a pas de paix, il n’y en aura pas non plus dans le monde » Et l’on pourrait reprendre cette même phrase avec des mots comme respect, dialogue, accueil, partage, tolérance, justice, liberté, égalité, fraternité, solidarité, sortir de la spirale de la violence, refuser les stratégies de haine, comme cela sera développé dans le dossier de la Revue Parvis du mois prochain, amour, espérance.
Une des convictions qui cimentent les différentes associations de Parvis est « Priorité à l’humain et aux chemins d’humanisation » Oui, humanisons le monde, mais cela commence par s’humaniser soi-même. Parfois le découragement nous habite et nous nous disons : « Le monde va tellement mal que nous n’arriverons plus à le changer » Mais ce n’est pas parce qu’on ne peut pas tout faire qu’il ne faut rien faire. Reprenons à notre compte la question qui a été posée au prophète Isaïe (21, 11) : « Veilleur, où en est la nuit ? », et soyons conscients d’être des sentinelles qui peuvent regarder la nuit sans effroi, parce qu’au fond de nous-mêmes, il y a assez de lumière pour ne pas douter de l’existence du matin. N’est-ce pas le 3 751 953e flocon de neige qui a fait craquer la branche ?
C’est au 4ème siècle que l’Eglise étouffa la fête païenne du solstice d’hiver en l’appelant jour de Noël. Les « païens » ont rendu à l’Église la monnaie de sa pièce en étouffant la fête chrétienne qui est devenue partout dans le monde la fête de l’argent, du commerce inutile, du gueuleton et de la mièvrerie, ersatz de l’amour qui s’adresse aux tripes mais ni au cœur ni à la tête. Cependant, comme nous l’avons dit lors de notre assemblée générale : « Heureux naufrage, pour un évangile re-suscité » Certains disent : Jésus revient ?  Eh non il est toujours là ! Mais il a mis l’homme au centre et pas la religion.
Tel est le message que je souhaiterais nous partager au moment du passage vers la nouvelle année, au nom du bureau de la Fédération des Réseaux du Parvis.
Votre président, Georges Heichelbech

samedi 17 décembre 2016

La mort du Cardinal Arns, une grande figure de l’Amérique latine

Archevêque émérite de São Paulo, le cardinal Paulo Evaristo Arns est mort mercredi 14 décembre à São Paulo (Brésil) trois mois exactement après avoir fêté ses 95 ans. Figure de l’Église brésilienne, il n’avait jamais eu peur de prendre la parole. Il se fait remarquer par ses prises de position sans concession contre la dictature militaire, dénonçant l’usage de la torture. Il participe d’ailleurs à faire sortir du pays des photocopies de documents gouvernementaux prouvant son utilisation par les militaires. Défenseur acharné de l’option préférentielle pour les pauvres, il vend le palais épiscopal pour construire des logements sociaux et n’hésite pas à affronter la Curie romaine à qui il reproche, notamment, sa bureaucratie, le morcellement de son diocèse en cinq morceaux, présidés par des évêques conservateurs, pour gêner son action ou la façon dont a été traité le théologien de la libération Leonardo Boff. Le successeur du cardinal Arns, Mgr Moreira Neves suscita l’incompréhension en dénonçant le préservatif pour éviter le sida.
Voici le témoignage de Eduardo Boff (le frère de Leonardo)
http://nsae.fr/2016/12/17/le-cardinal-pablo-evaristo-arns-professeur-intellectuel-raffine-ami-des-pauvres/
« Personnellement, je lui suis profondément reconnaissant de m’avoir accompagné dans le procès doctrinal fait contre moi par l’ancien Saint-Office en 1982 à Rome sous la présidence du cardinal Joseph Ratzinger. Dans le dialogue qui a suivi mon interrogatoire, entre le cardinal Ratzinger, le cardinal Lorscheider et le cardinal Arns, auquel j’ai également participé, il a, avec courage, dit clairement au cardinal Ratzinger : « Ce document, que vous avez publié il y a une semaine sur la Théologie de la Libération ne correspond pas aux faits, des faits que nous connaissons bien. Cette théologie est bonne pour les fidèles et pour les communautés. Vous avez pris la vision des ennemis de cette théologie, qui sont les militaires latino-américains et les groupes conservateurs de l’épiscopat, mécontents de l’évolution, dans la pastorale et les façons de vivre la foi, que ce genre de théologie implique ». Et il a ajouté: « J’attends de vous un nouveau document, positif cette fois, qui reconnaisse cette façon de faire la théologie à partir de la souffrance des pauvres et en fonction de leur libération. » Et ce fut ainsi, trois ans plus tard »

vendredi 16 décembre 2016

Le Maroc condamné par le Comité de l’ONU contre la torture dans l’affaire Naama Asfari | ACAT France

Le Maroc condamné par le Comité de l’ONU contre la torture dans l’affaire Naama Asfari | ACAT France

Le Maroc a été condamné  lundi 12 décembre par le Comité de l’ONU contre la torture dans le cadre de la plainte déposée par l’ACAT et le cabinet Ancile-avocats au nom du militant sahraoui Naama Asfari. Les auteurs de la plainte appellent le Maroc à respecter cette décision, qui constitue la première condamnation du Maroc par le Comité contre la torture concernant des violations commises au Sahara occidental.

Voici le document informant de cette décision
https://www.acatfrance.fr/public/20161212_cat_decision-asfari.pdf
Voici un lien qui donne l'historique de l'affaire
http://georgesheichelbech.blogspot.fr/2015/02/non-seulement-on-torture-mais-on.html

mardi 13 décembre 2016

Tout le monde n’est pas prêt à accueillir les étrangers

Tout le monde n’est pas prêt à accueillir les étrangers | Expression libre

Triste témoignage d'une amie qui a pu vivre la haine que certains éprouvent vis à vis des étrangers.

Mais il n'est pas possible de rester indifférent face à de telles agressions.

Oui, osons la fraternité, accueillons l'étranger

Voici tout un dossier pédagogique qui aide à la réflexion
Et un message : Résisrer, accueillir, un message d'espoir


dimanche 11 décembre 2016

Les religions instrumentalisées par la politique

Libé a donné le ton par son titre choc : Au secours Jésus revient
Les réactions ne se font pas attendre.
Infos chrétiennes s’insurge en disant qu’il s’agit d’une réaction confondant laïcité et sécularisation
D’autres affirment que Libé n’est que le poisson pilote d’une gauche pure et dure
Mais les réactions peuvent être d’un tout autre ordre
Ainsi la Fédération des Réseaux du Parvis
ou  l’association FHEDLES

La collusion entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel est une des sources de violence et peut avoir des effets pervers. Pensons que 86% des évangéliques ont voté Donald Trump ou que l’Eglise catholique soutient le gouvernement polonais dans sa croisade contre l’avortement. Une laïcité bien comprise définissant le rôle de l’Eglise et de l’Etat a ici toute sa raison d’être à condition que de chaque côté on considère l’autre comme un partenaire et non comme un adversaire.